Coach pour le semi-marathon de Paris

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Le 6 Mars dernier, j’étais au départ de la 24ème édition du Semi Marathon de Paris. Le 7ème semi couru pour moi. Cette nouvelle édition fut pour moi un peu différente des années précédentes! Pas d’objectif personnel, pas de pression… Quoique! Cette année, mon objectif était d’amener une amie que j’ai entraînée, à descendre sous la barre des 2h, voire même se rapprocher des 1h55. Avec un temps final d’1h53, je peux dire que l’objectif a été plus qu’atteint! Retour sur ces 2 mois pré-semi-marathon et sur la course en elle-même, baskets aux pieds.

8 Semaines d’entraînement!

En décembre dernier, une amie proche me demande si je suis partante pour entraîner une amie à elle, sportive et inscrite au semi de paris. Au départ, j’hésite un peu, non pas parce que je n’en ai pas envie mais parce que jusque là, je n’avais réalisé des plans d’entraînements que pour moi et/ou mes 2 acolytes de course à pied, que je connais par cœur! Mais malgré la pré-formation en vue et mes objectifs professionnels futurs, ni une-ni deux, je saute sur cette occasion!
J’accepte donc avec plaisir, et je commence (avant toute chose) par rencontrer Charlotte pour un petit run (histoire d’avoir un aperçu de son niveau en course) et pour discuter avec elle de ses objectifs, de ses disponibilités, de ce qu’elle « attend » de moi… 1 mois passe (fêtes de fin d’année, vacances) le temps pour moi d’établir un planning spécifique. Nous débutons la préparation le 11 Janvier, soit 8 semaines pile avant le semi.

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Séances de fractionné à 4 pieds!

Malgré les aléas professionnels, les maladies hivernales, l’entraînement se déroule plutôt bien. Charlotte est toujours très motivée! Je l’accompagne une fois par semaine pour les séances les plus dures. J’ai nommé : le fractionné ; mais aussi les 2 plus longues sorties d’1h40 et de 2h. Au passage, cela me permet de courir et de rester en forme car avec la pré-formation j’ai beaucoup moins le temps de pratiquer ce sport. De toute façon je n’ai pas le choix, je dois donc m’organiser en conséquence et remplir « le contrat » dans lequel je me suis engagée! Au fur et à mesure des séances, un lien s’est même tissé entre nous. Même si je suis là pour l’entraîner et la pousser à courir plus loin, plus vite ou plus longtemps, il est toujours plus agréable de le faire en papotant. Le grand jour approche et notre duo de baskets est fin prêt pour affronter les 21,1 km de goudron parisien. Après des arrangements techniques pour se retrouver dans le même SAS le 6 Mars, l’heure est venue de donner les derniers conseils, d’ajuster les derniers préparatifs. Le RDV est pris pour 9h le jour J!

21,1km au cœur de Paris!

Ce jour là, réveil à 7h pour moi. Départ à 7h45 histoire d’anticiper les éventuels incidents des transports en commun parisiens. Habituellement (je parle des années précédentes), pas trop de monde dans le métro lorsque je rejoins la ligne 1. Mais ça c’était avant… Oui car là avec 47 000 (quoi ?????) inscrits, (contre 43 500 l’année dernière) et bizarrement, des métros toutes les 5/6 minutes, celui qui arrive en Gare de Lyon est juste bondé… Heureusement je suis seule, donc j’arrive à me faufiler au milieu de tous ces coureurs. Mais déjà, ça commence mal. Certes il est normal qu’il y ait du monde, c’est un jour de grande course, à Paris. Mais je me répète, je n’ai jamais connu cette situation les années précédentes.
Et je ne vous parle même pas des gens aux stations suivantes… Impossible de monter.
Je mets donc près de 25 min pour faire Gare de Lyon-Bérault, contre une dizaine de minutes en temps normal. Heureusement je sors une station avant la foule et arrive à mon point de RDV sans souci. J’ai le temps de me changer, de me préparer tranquillement, et je retrouve Charlotte vers 9h15 (eh oui elle aussi a eu des soucis de métro)!

Nous arrivons pile à temps pour rentrer dans le SAS des 1h50. Il ne fait pas chaud (ce n’est pas moi qui vais me plaindre) et le soleil devrait même pointer le bout de son nez. 9h41, le départ de notre SAS est lancé!

Youpi, on est parti pour 21,1km!!!

1er km en 5’27’’. Ce rythme, j’espère que nous le garderons tout au long de la course si nous voulons être dans les temps ! Malgré les zigzags pour doubler, notre allure est bonne et nous sommes toutes les 2 bien.

Du 2 au 8ème km : Paris défile peu à peu sous nos yeux. Petit à petit nous accélérons, en étant à 5’10’’ de moyenne. Je préfère toujours partir un peu plus vite mais à chaque fois je m’assure auprès de Charlotte que le rythme est bon, car encore une fois, ce n’est pas MA course.Je ne suis pas seule à bord, même si je mène la danse. Tout va bien! Bastille en approche, premier ravitaillement OK, et le soleil se fait sentir de plus en plus. Hôtel de ville, virage, les quais s’offrent à nous.
Nous passons le 9ème km et la course prend une autre tournure. Charlotte me donne sa veste, nous ralentissons un peu. Mais nous maintenons toujours une bonne allure.
Je me fais la réflexion qu’il y a encore beaucoup de monde et nous sommes pourtant quasiment à mi-parcours. Les longues allées de Dausmenil ne permettent pas beaucoup plus de fluidité. Mais passons…

13ème km, rue de Charenton, la vraie côte de la course est là. Je trouve (après coup) que nous l’avons bien anticipée et que nous n’avons pas perdu trop de temps sur cette portion.

15ème km en approche et l’interminable (pour ma part) avenue de Gravelle avec son faux plat montant. Cette année encore, le soleil répond présent sur cette partie (celle-ci même où j’avais dû lutter l’année dernière) mais heureusement les températures sont plus fraîches. Donc pour moi, le temps est idéal.

Nous poursuivons notre course, je surveille régulièrement ma montre. Le rythme a un peu diminué mais rien de catastrophique, nous sommes toujours dans les temps.

17ème km : le plus lent de ces 21,1km, mais j’ai envie de dire que c’est à peu près normal. La ligne droite de l’avenue de Gravelle n’en finit plus et la lassitude se fait ressentir. Il reste 4 km et cela peut paraître long, surtout quand on en a déjà 17 dans les baskets. Le dernier « petit coup de cul » passé, nous rejoignons la route du Pesage, avant-avant dernière ligne droite!

Et là, je me mets en mode coach +++! Pour ma part, après quelques km un peu moins « faciles », je retrouve du jus et de l’énergie. Le chrono est toujours bon, mais il ne faut rien lâcher et j’espère même à ce moment là passer sous la barre des 1H55. De con côté, Charlotte est toujours bien présente même si je sens que ça tire et que la fatigue commence à se faire sentir. On avance, mètre après mètre, on tient bon car l’arrivée est trop proche pour ralentir maintenant.

19ème km : je continue à motiver oralement Charlotte, et je vois à son visage qu’elle y croit malgré la difficulté.

20ème km : l’arrivée est au bout, le vent face à nous ne nous facilite pas la tâche mais on accélère, on y est! Nous franchissons la ligne d’arrivée main dans la main, en duo! La boucle est bouclée ! 1h53’29’’ objectif atteint => mission accomplie !!

S’en suit la longue marche (mais fluide) vers les punchos, la médaille et enfin les ravitaillements. Certes il faut marcher et on a vite froid, mais au moins pas d’embouteillages.
Nous retrouvons nos proches respectifs pour la photo post-semi! La pression est un peu retombée (pour moi en tout cas), je suis fière et ravie d’avoir pu amener Charlotte aussi loin.
Près de 6’30’’ perdues en 1 an!

médaille-semi marathon-vincennes-paris

Moi je dis Chapeau Mademoiselle!!

 

Bilan de cette course

Une réussite personnelle mais aussi un goût de désillusion.
Une grande satisfaction d’avoir honoré la confiance que Charlotte avait en moi, concernant sa préparation physique et son objectif de course. Nous sommes allées au delà de ce qu’elle espérait faire et pour moi c’est une vraie réussite. Personnellement cela m’a également beaucoup apporté. J’ai pu avoir un bon aperçu du rôle de coach tout au long de cette préparation, ce qui évidemment me conforte dans ma démarche professionnelle, à savoir passer mon BPJEPS pour devenir éducateur sportif. Cette expérience m’a aussi permis de prendre davantage confiance en moi et d’assumer cette responsabilité. Donc pour ça, je suis heureuse. La course en elle-même a été aussi une réussite. Pas de couacs de l’organisation, les ravitaillements étaient bien organisés, pas de bouchons en fin de parcours comme ça a pu être le cas une année. Dans l’ensemble, tout s’est bien déroulé.

Mais cette édition n’aura qu’amplifié mon sentiment de désillusion au sujet justement des organisateurs et de leurs objectifs premiers. Depuis bientôt 2 ans, je suis déçue. Déçue de m’apercevoir que le profit devient plus important que le plaisir partagé du sport, déçue de voir qu’ASO pense avant tout à se faire de l’argent sur le dos de runners de plus en plus motivés et nombreux. Alors oui l’encadrement est là, les bénévoles sont nombreux, la médaille est jolie, les partenaires de l’événement plus attrayants (Fitbit nouveau sponsor de cette 24ème édition) mais pardonnez l’expression, « ça pue le fric! » Depuis 8 ans (j’ai dû déclarer forfait en 2014 à cause d’une blessure au genou) je réponds présent à ce RDV qui était jusque là incontournable. Mais en septembre, lorsqu’est venu pour moi le moment de m’inscrire, j’ai pris peur en voyant le tarif. Et nous n’étions alors qu’au 1er tarif : 50€. En 2009 pour mon 1er Semi de Paris, je ne me rappelle pas avoir payé plus de 30€. 8 ans après, nous atteignons le double (le 3ème tarif était à 60€).

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8 éditions en 7 médailles et un forfait!

Alors oui, je sais qu’il faut rentabiliser les courses, qu’il y a une grosse organisation derrière, que bloquer une bonne partie de Paris à la circulation doit être compliqué, que le plan Vigipirate a dû engendrer des coûts supplémentaires (quoique… les inscriptions ont débuté avant les attentats de Paris) mais là je dis STOP! Cette année je n’étais pas inscrite. Pas vraiment envie, ni les moyens de débourser autant d’argent pour une course, si agréable soit elle. J’ai eu néanmoins la chance de récupérer un dossard d’un proche qui ne pouvait pas courir ce jour-là et j’ai saisi cette chance.
Je n’aime pas faire des prévisions à long terme (on ne sait jamais de quoi est fait l’avenir) mais j’imagine malgré tout que cette édition sera la dernière me concernant. Le plaisir de courir n’a pas manqué (une fois de plus) mais ces « grandes courses » parisiennes ne représentent plus pour moi les valeurs que j’ai. Tout est basé sur l’argent, le profit, le « toujours plus »… 47000 inscrits cette année, 3500 de plus en un an. Jusqu’où les organisateurs iront avant qu’il n’y ait des problèmes avant, pendant ou après la course! C’est beau de fédérer, de réunir (je sais qu’il y a depuis 3 ans un réel engouement pour la course à pied) autant de passionnés de course à pied, mais on peut courir et prendre autant de plaisir dans d’autres villes, sur d’autres parcours et ce n’est pas parce que c’est Paris, qu’il faut à tout prix en payer le prix. Ce n’est pas parce que nous courons dans la capitale qu’il faut faire de ces évènements sportifs de plus en plus nombreux, un simple business!

Ceci étant dit, je tenais à remercier Charlotte pour m’avoir fait confiance et Bastien pour m’avoir donné son dossard et donc donné l’occasion de courir!
Rendez-vous dans 2 mois et demi pour ma prochaine course. Pour ma part, je garderai toujours autant de plaisir à courir et encore plus à encadrer d’autres runners me lançant ainsi de nouveaux défis.
Courir me permettra, j’en suis sûre, d’aller à la découverte de nouveaux horizons où je n’aurai pas l’impression d’être volée, pour au final (simplement) assouvir ma passion!

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Un sourire avant l’arrivée!

N’hésitez pas à partager vos impressions/vos retours sur cette course : les plus, comme les moins!

Et d’ici là, continuez à chausser vos baskets et à courir, toujours, avec plaisir!

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Eugénie Letellier
Eugénie Letellier

Coach sportive fitness et pilates à Lyon

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