Pourquoi ne pas courir quand l’air est pollué ?

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Après une longue absence sur le blog dûe à un emploi du temps plus que chargé (j’essaierai de vous faire un article prochainement), je prends le temps aujourd’hui de vous parler d’un sujet qui m’interpelle et sur lequel je pense, nous ne communiquons pas assez : le running et la pollution !

Courir à tout prix !

Depuis quelques temps et de manière assez récurrente, on entend parler dans certaines grandes villes, dont Paris, de pics de pollution. L’année dernière, à plusieurs reprises, nous y avons eu droit, et aujourd’hui rebelote, 3 villes sont touchées par cette vague de pollution. Je n’ai pas envie de faire un article sur ce sujet à proprement parler, l’écologie et tout le tralala. Mais à voir tous les posts de running passés ce WE sur instagram, de voir même des blogueurs, nous encourager à courir durant ces jours de forte pollution, alors je me dis que nous ne nous sommes pas suffisamment penchés sur la question.

course à pied-paris-pollution

Pourtant, en fouillant un peu sur le net, au travers d’études, d’articles, il est clairement déconseillé de courir lorsque les villes présentent un pic de pollution.

Courir lors des pics de pollution : à éviter !

Sur le site j’aime courir, Jean-Michel SERRA médecin de l’équipe de France d’athlétisme, conseille d’éviter toute sortie lors des pics de pollution, sous peine de s’exposer (davantage) à des effets sur le long terme. « Dans ces conditions, courir augmente de façon drastique le risque d’inflammation des bronches. Pour un coureur souffrant ou ayant souffert d’asthme, vous pouvez être certain qu’une crise brutale va se produire ».
Il estime également que les conséquences sur le long terme sont encore plus sévères :
« Hormis l’effet immédiat, il faut penser aux risques cancérigènes. Car même lorsqu’il n’y a pas de pic, le niveau de pollution reste important dans les grandes agglomérations. Le risque est donc quotidien. »

Plusieurs études ont montré qu’en inhalant plus d’air, les sportifs respirent aussi plus de polluants et subissent de manière plus prononcée les effets de la pollution… Ils peuvent ainsi connaître des irritations du nez, des yeux, de la gorge, des essoufflements, des toux, voire même de l’asthme. Une nouvelle étude vient de démontrer que s’il est pratiqué dans une ville polluée, le sport peut au contraire faire plus de mal que du bien, plus particulièrement à notre cerveau*.

Toutes ces recherches doivent être poursuivies mais ce qui est sûr, c’est que pollution et sport en extérieur n’ont jamais fait bon ménage !

Quels sports privilégier lors de pics de pollution ?

D’autant qu’éviter une sortie running ne signifie pas, ne pas faire de sport du tout !
« La meilleure solution reste, selon les spécialistes, de se passer de la course à pied pendant le pic de pollution. Pratiquez des exercices que vous ne faîtes peut-être pas habituellement, comme du renforcement musculaire, des étirements, des exercices de posture et du gainage ». Voilà qui est dit !

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Hélas, dans ces zones urbaines, « il n’y pas vraiment de bonnes solutions, puisque l’air ambiant est partout, même à l’intérieur des salles de sport ou dans une piscine » selon Jean-Michel SERRA toujours.

Car oui courir à Paris (ou dans toute autre grande ville) n’est pas l’idéal, et j’en suis consciente. Chaque jour, pic de pollution ou non, nous sommes confrontés à la pollution urbaine (usines, trafic aérien…).
Mais si nous pouvions éviter de nous exposer davantage durant ces périodes là, ce serait déjà ça de gagné !

Si vraiment vous insistez, voici quelques conseils  pour courir lors des jours de pollution :

– Évitez de courir près des grands axes.
– Évitez de courir entre 7h et 21h. Quoi de mieux qu’un run de bon matin ?
– Évitez de porter un masque qui filtre la pollution de l’air**.
– Courez sous la pluie, elle nettoie l’atmosphère.

Bon, remettons les choses au clair.
Mon article n’a aucun but moralisateur, car il n’existe actuellement pas LA solution pour faire du sport en extérieur et se prémunir de la pollution de l’air.
Je souhaitais simplement mettre en avant des données, des conseils de médecins pour nous/vous faire prendre conscience des dangers encourus si nous répétons ces actions sur le long terme.
Et par ce biais, mettre en garde toutes celles et tous ceux qui vous encouragent à courir malgré ces pics de pollution ! Ce n’est pas sans risque… Alors prenez-soin de vous !

Reportez votre séance, pratiquez du renforcement chez vous, ou levez-vous aux aurores…
Si nous voulons courir plus longtemps, courons intelligemment !

Pour aller plus loin, téléchargez le petit guide du bio-sportif réalisé par l’association santé et environnement de France, en cliquant ici!

* Référence de l’étude :
Bos I, De Boever P, Vanparijs J, Pattyn N, Panis LI, Meeusen R., Subclinical Effects of Aerobic Training in Urban Environment. Med Sci Sports Exerc. 2012 Oct 15.
**Selon l’InVS (Institut national de Veille Sanitaire), les masques trouvés actuellement dans le commerce ne sont pas efficaces car les particules très fines, qui sont les plus dangereuses passent, au travers.

 

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Eugénie Letellier
Eugénie Letellier

Coach sportive fitness et pilates à Lyon

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2 réponses

  1. Merci beaucoup pour cet article !

    Personnellement, je suis aussi choquée que tout le monde s’encourage sur les réseaux sociaux pour aller courir par des températures aux alentours de -10°C/-5°C, sans se soucier d’éventuels problèmes de santé de fond que l’on peut avoir.
    Il me semble que c’est reconnu que cela demande beaucoup plus d’effort à l’organisme et que courir par de telles températures peut être dangereux. Donc bien-sûr, c’est à chacun de se connaître, de se prendre en main et de s’adapter à sa condition physique, mais cela me choque de voir des « Mais si, va courir, tu verras, ça te fera du bien ! ». Ben oui, d’accord, mais peut-être que pour cette personne dont on ne connaît pas les antécédents médicaux, aller courir par -5°C est peut-être plus dangereux que de ne pas faire de sport une semaine de grand froid…
    (Ceci dit, je trouve aussi aberrant qu’on demande des avis médicaux sur les réseaux sociaux avant d’aller consulter un médecin… Bref… :-p)

    Donc voilà, je suis d’accord avec votre vision « du sport, oui, mais pas à n’importe quel prix » et votre article plein de bon sens fait du bien.

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