Comme vous avez pu le voir sur instagram, il y a un peu moins de 15 jours j’ai couru mon 1er trail en Drôme Provençale. Retour aux sources chez mes parents (comme toujours avec grand plaisir) mais cette fois j’ai combiné l’utile à l’agréable. Une toute nouvelle expérience pour moi : courir en nature.
J’avais déjà participé à des cross, lorsque j’étais plus jeune mais pas à un trail à proprement parler. Et en fait j’ai adoré. Les circonstances n’étaient pas forcément favorables, mais cela m’a fait un bien fou, et malgré tout j’y ai pris beaucoup de plaisir.
Retour sur ces 20,6 km en pleine nature!
Début septembre, je commence à réfléchir à mon calendrier sportif. Est-ce que cette année je repars sur des courses parisiennes? Avec l’engouement pour le running, ces rendez-vous sportifs sont pris d’assaut rapidement et certains tarifs ont bien augmenté. Une certaine lassitude s’installe également. Même si certaines courses m’attirent toujours autant, (cf Paris-Versailles) j’ai envie d’aller voir ailleurs.
Déjà cet été, quelques amis évoquent le Trail des Truffières, organisé par le club de course à pied de la ville : le CLET. L’idée grandit en moi et mi-septembre je saute le pas. Un trail, pourquoi pas ? Dans la région où j’ai passé une grande partie de mon enfance, je dis oui!! Me voilà donc inscrite, et quelle (bonne) surprise de découvrir le prix de l’inscription : 12€ pour 20,6 km!!! Car oui, avoir la chance de courir plus de 20km à un tarif aussi peu élevé, je n’en ai plus l’habitude. Même si bien évidemment, l’organisation n’est pas la même, les courses en Île-de-France deviennent de réelles
« pompes à fric ». Pardonnez mon langage, mais c’est une réalité (et un tout autre débat).
Inscrite officiellement, l’étape suivante m’attend désormais : la préparation. Et là, comment dire ? Pas toujours évident de trouver le dénivelé et les terrains adéquats pour s’entraîner. C’est aussi pour cette raison que je n’ai pas tenté les autres distances prévues ce jour là : 27 km ou 48 km. Pour une première, je suis restée sage.
Je sais qu’il va falloir travailler en côte, et pour cela le bois de Boulogne n’est pas mon meilleur allié. Le fractionné, ok, les sorties longues, ok, mais trouver un terrain vallonné sans faire ½ heure de voiture, cela me paraît plus compliqué.
Je table sur une préparation en 6 semaines. Ce n’est peut-être pas suffisant pour réaliser un temps, mais mon seul objectif est de terminer la course.
Ma préparation commence donc réellement début octobre après les 10km Nike, et j’envisage de courir 3 à 4 séances par semaine.
Comme je le disais dans mon précédent article « Objectif trail », il fallait que j’adapte ma préparation. Le plus dur pour moi fut d’intégrer des séances en côte. C’est naturellement que l’idée de courir au Parc de St Cloud m’est venue. J’y avais couru mes sorties longues durant la préparation du marathon de Paris et après l’édition des Running Days du Figaro, cela m’a conforté dans l’idée que c’était le terrain le plus adapté (et le plus proche de chez moi) pour préparer ce trail. En semaine, j’alternais fractionné sur piste, footing à Boulogne et crossfit. Le week-end, direction St Cloud, où j’ ai réalisé 3 sorties longues. L’avantage de ce parc : son étendue et une réelle sensation de courir en nature.
Bilan au terme de ces 6 semaines : 2 à 3 séances running (moins que prévu) + 1 séance renforcement musculaire ou crossfit. Et après coup, je me rends compte que le crossfit m’a bien aidée, le jour J, notamment dans les côtes!
Une semaine avant le trail, je descends chez mes parents pour une semaine de vacances. J’en profite pour courir encore et m’entrainer sur des terrains bien plus vallonnés que St Cloud! Physiquement tout roule, je suis motivée, un peu stressée mais confiante.
Puis le vendredi 13 arrive… La nuit du vendredi au samedi a été compliquée, je ne trouve pas le sommeil ; c’est aussi mon anniversaire mais je ne pense à rien d’autre qu’aux attentats. Et petit à petit, je perds la motivation de courir. Alors que je vois les courses parisiennes être annulées, le trail, lui, est maintenu. Déçue ? Un peu, j’avoue trouver difficile de pouvoir courir le lendemain. La journée passe (heureusement entourée de ma famille et de mes amies) et je pars retirer mon dossard. Dans une ambiance morose, je récupère mon pack : un dossard, une puce pour la chaussure, une bouteille de vin et une confiture de gigérine. Ah le sud, on y est bien!
Je prépare aussi en amont mon matériel : camel-bag et les gels que j’ai pu tester lors de mes sorties longues : ceux de MyProtein qui ont eu un réel « effet boost » sur moi. Je prévois 4 dosettes, pour être « large »!
Soirée interminable, motivation pas vraiment là. La nuit passe, une courte nuit encore, et finalement le réveil me libère. On y est. J’ai 20,6 km qui m’attendent. Première fois (depuis plusieurs années) que je prends le départ d’une course seule. Même si mes parents et mon chéri seront sur le parcours, je vais courir seule, du début à la fin.
Déroulement de la course !
A 8h, premier départ. Celui des 48 km. Un ami le fait, mais on ne se voit pas. J’arrive sur place peu avant le départ des 27 km, à 8h30.
Je retrouve des têtes connues, fais quelques photos. Pour la 3ème fois (avant chaque départ des courses), nous observons une minute de silence. Et là je crois que c’est un peu le déclic.
Je vais courir pour celles et ceux qui ne le peuvent plus, pour toutes les familles qui sont à ce moment-là dans la peine,
pour les blessés et juste pour (me) prouver que je suis bien vivante!
9h02 : le départ est lancé. Le début du parcours est assez plat, roulant dirons nous. Enfin pas pour très longtemps.
Dès le second kilomètre, ça grimpe! Une côte caillouteuse d’un kilomètre de long qui s’achève à près de 300m d’altitude : je me retrouve rapidement dans le vif du sujet.
Je prends mon temps, je laisse les habitués devant et arrive au « sommet » sans marcher.
Première étape : ok. Je continue dans ma lancée, il y a quelques relances, je fais attention dans les petites descentes, je préserve mes chevilles. On continue de grimper doucement jusqu’au 6ème kilomètre puis descente dans les bois. Jusqu’au kilomètre 10,5, le parcours me convient. Pour le moment je suis bien, pas trop cassée et confiante pour la suite lorsque je constate sur ma montre que j’ai clôturé la 1ère moitié en 1 heure. Bon je sais que le plus dur n’est pas passé, mais cela me laisse un peu de marge pour la suite.
Arrive enfin la grosse côte du parcours (mais ça c’était avant que je ne découvre qu’il y en avait une autre plus loin, dont j’ignorais la difficulté).
Au 11ème kilomètre je marche pour la 1ère fois. Ce tronçon-là est très pentu, et toujours bien caillouteux. Nous sommes nombreux à marcher, j’entends même une jeune femme murmurer « c’est pas humain! ». J’essaie de courir, puis je remarche, recours et arrive enfin en haut. Ok, ça c’est fait! La relance est en marche, nous recommençons à descendre et cela fait du bien.
Au 12ème kilomètre, c’est Koh-Lanta (ok j’exagère un peu). Nous nous retrouvons sur une descente abrupte suivie d’une montée qui l’est tout autant. A droite, la nature, à gauche un grand grillage qui me permet de m’agripper si je ne veux pas tomber, tant la pente est raide. Nouvelle portion de marche, voire même d’escalade. Enfin nous repartons, et ce pour plus de 3 kilomètres. Une grosse descente, de nombreux cailloux et enfin du plat et du bitume! Ce qui me permet d’accélérer. Chacun son terrain de prédilection!! Il est environ 10h30, il fait beau, je suis bien.
Mais le 16ème kilomètre arrive. Moi qui croyais que le plus dur était fait, je m’aperçois qu’en fait pas du tout… Après une petite côte, un mur. Un sentier raide, très raide (avec quelques portions rocheuses à grimper). Je vois le chronomètre défiler et il « ne reste plus que 4,5 kilomètres »; j’en suis à 1h45 de course. Je commence donc à me dire que les 2h10 sont envisageables, voire moins. Après cette nouvelle marche, toutes les personnes autour de moi se remettent à courir.
La fin du trajet, je la connais ou presque. Elle fait ou faisait partie de plusieurs courses voire même du triathlon, courus plus jeune.
Au 18ème kilomètre, alors qu’il ne reste plus que 2,6 km, ma maman, sur le parcours m’annonce encore un dernier « coup de cul »… Moi qui pensais en avoir fini avec les côtes. Eh bien non! Il me reste 600 mètres assez « touchy ». Dernière portion de marche, nous sommes alors 6 à nous suivre à ce moment là ; plusieurs courent en duo et s’encouragent. Heureusement donc, je n’étais pas seule et l’ambiance était bon enfant. Sur le dernier kilomètre, j’accélère, ne voulant pas dépasser les 2h15. Le soleil brille toujours, j’aperçois mes amis, mes parents et mon chéri sur la ligne d’arrivée. J’ai réussi.
Temps final : 2h13 et 28 secondes. Objectif atteint!
Il est 11H20, je viens de courir mon premier trail!
Expérience trail réussie
Cela aura été une très belle expérience. J’ai apprécié de courir chez moi, dans une région et sur des chemins que je connaissais en partie. J’ai adoré courir un 15 novembre en tee-shirt sous un grand soleil et avec parfois une vue sur le Mont Ventoux. J’ai aimé me dépasser, être allée au delà de ce que je connaissais et de ce que j’avais l’habitude de faire. Un peu « déçue » de ne pas avoir une médaille à l’arrivée, mais après réflexion je me dis que c’est futile surtout quand je repense au prix de l’inscription. Ce n’est qu’un détail. Et à la place, on avait une bière offerte!
Je n’ai pas aimé les trop nombreux cailloux, je n’ai pas aimé mon manque d’expérience sur ce genre de terrain et surtout j’ai regretté de n’avoir pas changé de chaussures en amont du trail. Grosse erreur de ma part, je n’ai pas pris le temps d’acheter une nouvelle paire et de m’entraîner avec. (Bon ce n’est pas à St Cloud qu’elles m’auraient servi, mais quand même!) J’ai limité la casse au niveau des chevilles, mais on ne m’y reprendra pas à 2 fois! La prochaine fois, j’investis.
Car oui, évidemment, cette 1ère expérience m’a confortée dans l’idée que je voulais courir d’autres trails. Il y a un réel fossé entre ce genre de courses et celles courues en ville, à plat et sur bitume.
Merci à tous pour être venus sur le parcours ou à l’arrivée m’encourager! Merci au CLET pour l’organisation et pour avoir maintenu la course.
Cela (nous) m’a été bénéfique, j’ai (nous avons) pu défendre notre droit à la liberté de courir, et offrir tous nos efforts aux victimes. Ce fut ma manière de leur rendre hommage.
Je n’ai qu’une dernière chose à vous dire : essayez le trail, vous y découvrirez des sensations complètement différentes. Déjà couru un ou plusieurs trails? Qu’en avez-vous pensé?
2 Responses
Bienvenue au club des trails addicts 🙂 et bravo pour ta course
Merci!!! 😉 Je pense que j’y ai pris goût effectivement! A quand le prochain?!